En France jusqu’en 2007, c’est Pôle Emploi qui fournissait ses listes de demandeurs mensuellement réactualisées et également des informations sur les secteurs d’activités les plus touchés par le chômage. Grâce aux données statistiques dont Pôle Emploi disposait, on établissait le taux de chômage. Poussé par le Bureau International du Travail, les normes européennes et l’unification des moyens de comptage, cette méthode, qui sert toujours de thermomètre a été supplanté par celle de l’Institut National de la Statistiques et des Etudes Economies, (INSEE) qui réalise des enquêtes sur l’emploi, sur des échantillons de population et ce, en continu pour rendre des résultats trimestriels sur le taux de chômage. Pour se faire, l’INSEE tire au sort un certain nombre de logements, interroge ensuite les occupants âgés de plus de quinze ans pendant six trimestres consécutifs, un contact qui peut se faire par téléphone ou visuellement. Confidentielles, les réponses ainsi collectées servent à l’élaboration des statistiques. L’INSEE obtient alors des chiffres précis qu’elle transmet aux institutions économiques. Dans le cadre de l’Union Européennes sont considérées au chômage les personnes présentant les caractéristiques suivantes : sans emploi, disponible immédiatement pour travailler, à la recherche d’un emploi. Ainsi répertoriées, les données récoltées informent sur le taux de chômage à proprement parler mais également sur ce qu’il est commun d’appeler le « halo du chômage » et qui est constitué de toutes les situations intermédiaires, entre emploi et inactivité. Il peut s’agir par exemple de personnes souhaitant travailler mais n’étant pas disponibles, ou celles qui ralentissent leurs recherches, ou attendent une réponse. Ce ratio permet d’interpréter les chiffres exacts du chômage dans leur globalité et leur impact.
Ces pourcentages ainsi calculés, incluent donc les personnes en âge et ayant les compétences pour travailler et qui ne peuvent le faire car elles ne trouvent pas d’emploi. On peut également classifier grâce à toutes ces enquêtes le nombre de chômeurs de moins de 25 ans, les proches de la retraite, les métiers les plus touchés, les secteurs les plus dynamiques. Une source infinie d’analyses et d’études qui rendent compte de la situation exacte pour un pays et peut se comparer aux autres économies. Sont pris en compte également les durées de ces épisodes de chômage, à court, moyen ou long terme. Le chômage est ensuite défini dans des termes économiques et selon ses caractéristiques comme étant frictionnel, structurel, saisonnier, technologique, technique, durable.
Bête noire de l’économie le critère « chômage » est essentiel pour rendre compte de l’équilibre de l’offre et de la demande, de la productivité, de la croissance ou au contraire de la régression. Les gouvernements redoutent le verdict du taux du chômage et interviennent en prenant des mesures plus ou moins efficaces pour essayer de pallier les carences de l’emploi. Certaines visent à relancer les entreprises, à diminuer les charges, d’autres à proposer des formations plus adaptées à la demande aux chômeurs, à cibler plus précisément les domaines professionnels dynamiques et relancer les plus défaillants, à valoriser des métiers manuels ou artisanaux. Toutes les solutions possibles et envisageables de manière cohérente, car une économie en bonne santé compte forcément peu de chômeurs de longue durée.