Pourtant de nombreux facteurs interviennent et interagissent qui ralentissent cette démarche. Sans productivité pas d’emploi, et sans emploi pas de productivité. Les entreprises subissent des coûts de production, des charges salariales, qui finissent par les étouffer et les obliger "au mieux", si l’on peut dire, à ne pas embaucher et à se maintenir, "au pire" à licencier. De nombreux aménagements et réformes sont régulièrement envisagés et étudiés pour leur permettre de se situer dans une démarche positive qui les poussera à plus embaucher. Simplifier les démarches qui entourent l’embauche et l’aménagement du temps de travail, alléger les cotisations, sont autant de manière à inciter les entreprises à recruter, et non pas à se délocaliser ou plier boutique. Il s’agit également de trouver du personnel adapté à chaque tâche, de fournir des formations appropriées à la demande, de miser sur l’originalité des métiers ou sur leur caractère manuel et artisanal qui a été longtemps dévalorisé.
Stages en alternance, contrats de professionnalisation, formations, permettent à la fois aux employeurs et aux employés d’échanger et d’entrer dans une dynamique de travail bénéfique à plus ou moins long terme. Car les contrats en CDD se multiplient, ne rassurant guère les demandeurs d’emploi et instaurant le règne de la précarité. La flexibilité des 35 heures permet d’embaucher plus mais sur des temps partiels qui au final n’offrent pas un pouvoir d’achat étendu aux actifs, puisqu’ils gagnent un demi salaire. Les intervenants comme Pôle Emploi doivent en premier lieu cibler les compétences des demandeurs et les conseiller ou les orienter en fonction du marché de l’offre vers une adéquation plus juste au marché, dans la mesure du possible, au bout d’une période avérée assez longue de chômage. Mais il n’est pas facile de se reconvertir ou de se remettre en question selon l’âge, le milieu social, les qualités, et le parcours professionnel. Cela arrive le plus souvent aux personnes non diplômées mais des cas de figure sont également constatés chez ceux qui ont suivi des études, autrefois garantes de l’emploi. Il n’y a donc malheureusement aucune règle pour se retrouver ou non au chômage.
Les économismes et le gouvernement travaillent sur plusieurs possibilités et sujets : l’ouverture le dimanche, la transformation du CDI, les allègements fiscaux, la suppression des cotisations sous certaines conditions, le délai d’essai dans un emploi, le rôle de la médecine du travail, l’intervention en amont au niveau éducatif et universitaire pour la promotion des métiers porteurs. L’accent est également porté sur l’incitation à la création d’entreprise, mais attention, car si les auto-entrepreneurs font baisser un temps la courbe du chômage, il arrive que leur société ou leur activité ne subsiste guère, étouffée par le manque de productivité et la masse des charges et des cotisations. Les emplois publics qui vont plutôt vers la baisse doivent également être reconduits, valorisés, aménagés, de manière plus réactive et capable de pourvoir du travail à ceux qui en recherchent.
Une problématique assez vaste, pour ne pas dire un chantier qui doit se gérer sur le long terme, pour mettre en place une politique économique efficace pour pallier la montée du chômage et offrir des emplois à ceux qui souhaitent, tout simplement, travailler et gagner leur vie !