Ces personnes interviennent notamment dans le secteur touristique, la récolte et la cueillette des fruits et légumes. Un emploi est dit « saisonnier » lorsqu’il ne dépasse pas la durée de 8 mois, mais en réalité il dure la plupart du temps bien moins que cela, couvrant des périodes de 1 à 3 mois. Sa particularité est qu’il se répète tous les ans à la même date, dans la même zone géographique, qu’il s’agisse d’une station balnéaire, hivernale, de loisir, du terroir, de l’industrie agro-alimentaire. Il correspond à un accroissement temporaire de l’activité, pour des raisons « x » ou « y » mais prévues à l’avance et qui permettent d’embaucher pour une durée précise. Une fois « l’évènement » passé, les personnes se retrouvent en situation de chômage. Dans le cadre des métiers du tourisme, certains alternent les « saisons » entre mer et montagne, pour tenter de diminuer au plus le délai entre deux emplois. La précarité de ces emplois saisonniers ne convient pas à tous les salariés. Si elle peut être une expérience intéressante pour les jeunes, aptes à plus de mobilité et sans attache familiale, elle est souvent source de stress, de travail intense puis de longs mois d’inactivités. Le monde agricole embauche régulièrement pour participer aux grandes récoltes, généralement entre les mois d’avril à octobre, avec des pics en début d’été pour la cueillette des fruits. Le besoin en salariés est alors colossal et concentré. Ces derniers peuvent intervenir à plusieurs stades, la taille, la cueillette, l’acheminement dans les exploitations, le tri, le conditionnement et bien d’autres spécificités selon les produits. La technologie n’est pas venue à bout de ces méthodes de travail authentiques et traditionnelles, comme celle des vendanges qui monopolisent chaque année au mois de septembre une quantité incroyable de petites mains, heureuses de trouver un job, autant fastidieux qu’il soit, en plein air ou en unité de fabrication, pour quelques semaines. Les métiers de l’assurance recrutent aussi des travailleurs saisonniers, les villes et les services municipaux pour accroître momentanément leurs effectifs, mais aussi le commerce et la grande distribution, comme cela peut être le cas aux fêtes de fin d’année.
L’emploi saisonnier est la particularité des stations touristiques, dans les régions les plus fréquentées de la planète. Animateurs, vendeurs, serveurs, moniteurs, cuisiniers, danseurs, barmen, plagistes, une quantité d’emploi sont proposés à la neige ou en bord de mer, dans les colonies de vacances, les centres de loisirs, qui réjouissent les étudiants, les chômeurs pas forcément qualifiés, et produisent une activité économique intense sur une courte durée. Ce sont les chômeurs qui bénéficient généralement de ces emplois saisonniers, au détriment désormais des jobs d’étudiants d’antan. Parce que la nécessité absolue de trouver une source de revenus, même si elle est passagère, se fait sentir quelque soit le niveau de qualification dans les cas les plus urgents.
C’est ainsi qu’à certains moments de l’année la courbe du chômage s’inverse un tant soit peu à la hausse ou à la baisse, dépendante du facteur des saisonniers. Mais ce critère ne constitue pas l’élément essentiel pour analyser ni réduire le taux de chômage. Il est trop aléatoire pour être pris réellement en compte dans les statistiques et refléter l’économie globale. L’emploi saisonnier se situe sur du trop court terme. Il « dépanne » mais ne constitue pas réellement un « plan de carrière ». Pourtant le chômage saisonnier a tendance, comme les autres formes de chômage à étendre sa durée.