Quand les activités artisanales déclinent, quand les offres se situent dans un secteur plutôt qu’un autre, quand les jeunes diplômes ne trouvent pas à exercer dans leur spécialité, quand les hommes sont remplacés par les machines, quand les qualifications ne sont pas en rapport avec l’offre. S’installe alors un manque effectif de travail, en rapport avec les mutations de l’économie, mutations qui n’ont pas fait l’objet d’ajustement des priorités pour permettre à la masse salariale de s’intégrer ou de se reconvertir, par quelque moyen que ce soit. Les personnes les plus touchées par le chômage structurel sont les jeunes, les femmes, et les individus faiblement diplômés, multipliant emplois précaires et période de chômage. Aux jeunes est reproché leur manque d’expérience, tandis que les femmes et les non diplômés se retrouvent souvent dans des secteurs saturés, grossissant les rangs des agences d’intérim et de Pôle Emploi. Les cadres et les techniciens supérieurs sont plus facilement réinsérés, le niveau de qualification étant un élément récurrent dans les problématiques du chômage. Certaines régions sont également touchées plus que d’autres, et les personnes qui y vivent ne peuvent pas toujours jouer la carte de la mobilité.
Le chômage structurel reflète le fonctionnement économique d’une région ou d’un pays, les manquements du système des formations, les mauvaises orientations par rapport aux besoins réels locaux, les défaillances des entreprises, l’inadéquation des demandes souvent excessives par rapport aux offres dans certains secteurs d’activité et au contraire peu valorisée dans certains domaines, notamment les métiers manuels. Le ralentissement de la croissance, la délocalisation, la concurrence des pays étrangers, l’incohérence des qualifications, sont autant de critères qui influent la courbe du chômage structurel.
Tous ces facteurs sont dépendants les uns des autres. Si leur déséquilibre est avéré, le taux de chômage structurel augmente considérablement.
Les gouvernements et les institutions doivent être capables de mener des politiques qui aiguillent les demandeurs d’emploi, que ce soit par les études, la reconversion, le réajustement des compétences, vers des métiers dont il existe une réelle demande au sein de l’économie locale. Connaître les besoins, les marchés porteurs, les secteurs en hausse, permet alors de diriger la masse salariale vers des activités professionnelles plus appropriées. Les enjeux de la formation adaptée sont passablement essentiels pour être régulièrement débattus par tous les intervenants du monde du travail, les rapporteurs, et les institutions spécialisés. La démarche doit se faire en amont pour offrir une vision plus positive de l’avenir à ceux qui seront demain sur le marché du travail. Les entreprises doivent réactualiser leurs besoins, informer sur la dynamique ou la récession de leurs particularités, définir leurs objectifs en termes d’emploi, pour que le marché du travail soit le mieux cerné possible et que le taux de chômage structurel tende à diminuer. Un vaste challenge dont dépend la bonne marche de l’économie nationale.