Cette coutume de cesser toute activité une journée pour se consacrer à sa famille et aux loisirs semble remonter à l’époque de l’Empire Romain. En terme du travail, le droit international laisse à chaque pays le soin de gérer ses spécificités dans la mesure où un jour de repos est appliqué par semaine. En Amérique et au Canada, les commerces commencent à ouvrir le dimanche à partir des années 30, d’abord récriée, cette pratique deviendra rapidement légale et bénéfique pour l’économie et les ménages, qui peuvent « faire leurs courses » tranquillement et sans contrainte de temps, durant leur jour de congé. Une mesure qui favorise aussi l’emploi.
En France, une loi de 1906 a institué le dimanche comme jour de repos dans le cadre du travail. Elle a depuis subi des réformes, des décrets, des aménagements, même si la sacro-sainte journée du dimanche est attendue par tous en fin de semaine ! A partir des années 1970, les grandes surfaces revendiquent le droit d’ouvrir le dimanche, des dérogations sont alors octroyées pour les y autoriser, qui s’appliqueront petit à petit aux commerces qui souhaitent rester ouvert mais ce, dans certaines conditions d’attribution. Si l’intérêt des salariés est toujours mis en avant par les gouvernements, les entreprises, quant à elles, souhaitent pour certaines exercer sur un plus grand créneau horaire, produire et vendre. Ouvrir le dimanche leur permet d’accroître leurs chiffres d’affaires. Une liste fut établie, par les autorités en charge du travail, pour définir ceux qui pouvaient ouvrir le dimanche, débits de tabacs, hôtels et restaurants bien sur, spectacles, musées. Elle est revisitée et actualisée selon les problématiques des nouveaux métiers et sous l’impulsion des ménages. Ceux qui ne sont pas présents sur les listes font ainsi l’objet d’arrêtés préfectoraux et d’autorisations spécifiques qui les autorisent à rester ouverts. Des autorisations souvent sujettes à polémiques de part et d’autre. Les zones classées touristiques bénéficient désormais du droit d’ouverture officielle le dimanche, selon une loi récente, alors que la pratique date de dizaines d’années en réalité.
Certains secteurs d’activités revendiquent plus que d’autres, le droit de travailler le dimanche, car la loi quant au repos dominical comporte quelques incohérences. Ainsi alors que les secteurs de l’horticulture et autres jardineries ont le droit d’être ouverts, les magasins de bricolage, qui ont dans leurs rayons plantes, arbres, outils en rapport avec le jardinage n’y sont pas autorisés. De même des boulangers habitant dans des zones non couvertes par la loi, se doivent de fermer le dimanche, laissant la population locale dans le besoin et diminuant leurs ressources, envisageant de se délocaliser. Des réajustements doivent être faits encore et toujours, d’une manière plus appropriée aux commerces de proximité, ne pas toujours favoriser les zones industrielles et leurs lots d’hypers dans tous les domaines, alimentation, textile, mobilier, etc.
Comme le travail nocturne le travail dominical est toujours source à controverses. Il oppose le caractère « social » de l’emploi aux critères « rendement », autrement dit meilleures ventes, consommation étendue. Mais les salariés sont les premiers concernés par cette envie ou non de travailler le dimanche. Ouvrir le dimanche peut créer des emplois, augmenter la grille de travail des employés, leur permettre de gagner plus d’argent, car l’emploi dominical est mieux rémunéré. Autant de facteurs à prendre en ligne de compte pour dynamiser l’économie en ces temps de crise et de chômage !